Voiture de Collection - Investissement & Epargne

voiture collection investissement

Le marché des voitures de collection est-il un marché de niche réservé aux investisseurs avertis ?

Aujourd’hui, le marché se porte très bien alors que la voiture n’a plus le vent en poupe. Après quelques années d’euphorie, le marché est plus raisonnable notamment qu’il y a sept ans. Le marché s’est renforcé après le Brexit : la France est le premier marché en Europe. Les baby-boomers achètent en général la voiture qui les faisait rêver quand ils étaient enfants, maintenant qu’ils ont les moyens. Ce qui les intéresse c’est d’acheter des voitures pour pouvoir participer à des événements, comme par exemple la célèbre course des Mille Miglia en Italie. Ils vont regarder les voitures qui ont une provenance, une histoire.

Depuis deux ou trois ans, le marché a évolué avec l’explosion des « supercars » des années 2000. Ces voitures de vingt ou trente ans, véritables vitrines technologiques pour les constructeurs, sortent en édition limitée. C’est le cas des supercars Ferrari et Lamborghini qui attirent une clientèle plutôt internationale (USA, Hong Kong…).

Enfin, la crise du covid a accéléré le changement générationnel en faisant apparaître une nouvelle catégorie d’acheteurs plus jeunes qui sont influencés par les réseaux sociaux et qui veulent tous acheter la même chose. On rencontre de très jeunes acheteurs par exemple qui vont acheter une golf cabriolet ou une 2CV à 2 000 euros pour la restaurer. Comme quoi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, certains modèles sont accessibles aux simples amateurs de vieilles voitures qui ne souhaitent pas forcément se ruiner.

Quelles sont les contraintes liées à ce type d’investissement ?

À l’instar d’une œuvre d’art, contrairement aux idées reçues, une voiture de collection n’est pas appelée à rester enfermée dans un garage mais doit rouler. Faute d’être utilisée, elle risque de s’user en effet plus vite. Finalement, une voiture nécessite un entretien suivi qui peut être contraignant, contrairement à un tableau qui nécessite juste d’être correctement conservé.

Sans compter également les frais inhérents à ce type de collection, qui vont de l’assurance à ceux de stockage et d’entretien qui ne sont pas anodins. L'aspect mécanique peut d'ailleurs engendrer des surcoûts importants, tout comme l'achat de pièces d'origine si l'on choisit de restaurer une voiture.

En cas de premier achat, il faut veiller à ne pas se tromper. Déjà, il faut absolument écouter son cœur et acheter une voiture que l’on aime. L’histoire du véhicule et sa provenance sont des critères importants. Si l’on souhaite la conduire régulièrement, il est préférable d’acheter une voiture en très bon état ayant déjà été restaurée. De manière générale, il ne faut jamais acheter une voiture en mauvais état, en étant attiré par un prix bas, et privilégier une voiture dont l’entretien ne sera pas trop complexe et coûteux.

Finalement, ce qui est recommandé, c’est de rechercher une voiture d’origine, ou très bien restaurée, de préférence en excellent état, et de privilégier un modèle plutôt ludique. Permettant une utilisation plaisir, sans être trop contraignante. Elle doit toujours respecter les caractéristiques d’origine. Par exemple, si vous achetez une voiture qui n’est plus équipée de son moteur d’origine, vous aurez plus de difficultés à la revendre.

Les investisseurs bénéficient-ils d'avantages fiscaux spécifiques ?

La fiscalité des voitures de collection est attrayante. Elle est assimilée à celle des œuvres d’art qui ne rentrent pas dans la base taxable de l’impôt sur la fortune immobilière.

En cas de vente d’une voiture de collection, la fiscalité qui s’applique est assez simple. Les ventes inférieures à 5 000 euros sont exonérées. Au-delà, les ventes sont soumises à une taxe forfaitaire de 6,5 % assise sur le prix de cession.

Si le vendeur peut justifier de la date et du prix d’acquisition de sa voiture, il peut alors opter pour une taxe de 19 % sur les plus-values, ce à quoi il faut ajouter les prélèvements sociaux (17,2 %), soit 36,2 % au total. Gros avantage : un abattement de 5 % par an est appliqué au-delà de la deuxième année de détention. Néanmoins, pour obtenir une exonération totale, encore faut-il détenir sa voiture depuis au moins 22 ans, ce qui est plus compliqué en pratique qu’il y a quelques années où il suffisait de détenir sa voiture pendant au moins 12 ans pour être exonéré d’impôt sur la plus-value.

Interview de Pierre Novikoff, Directeur Adjoint d'Artcurial Motorcars