Le PER, ou plan épargne retraite, est un outil qui permet de se constituer un complément de revenus pour la retraite. Ce produit d’épargne vous permet de mettre de côté tout au long de votre vie pour obtenir une fois à la retraite une rente ou un capital. Avantages fiscaux, options de sortie, souscription, Gan Patrimoine vous explique tout ce qu’il faut savoir sur le PER.
Qu’est-ce que le plan d’épargne retraite (PER) ?
Le plan d’épargne retraite est un produit d’épargne dédié à la constitution d’un capital ou d’une rente pour la retraite. Ce dispositif, introduit par la loi Pacte en 2019, a pour objectif de simplifier et de renforcer l’épargne retraite en regroupant les anciens dispositifs (PERP, Madelin, Perco) en une solution unique et plus flexible.
Le PER se décline en 3 versions pour s’adapter aux besoins de chacun :
- Le PER individuel : chacun peut y souscrire de façon volontaire pour épargner indépendamment de son employeur.
- Le PER collectif : proposé par l’employeur et accessible à tous les salariés d’une entreprise, souvent avec des conditions avantageuses comme l’abondement.
- Le PER obligatoire : réservé à certaines catégories de salariés de l’entreprise (souvent les cadres).
À l'origine du PER : la loi Pacte
Le PER est né avec la loi Pacte, adoptée en 2019. Son objectif ? Simplifier et uniformiser les différents produits existants. Avant le PER, il y avait le PERP, le contrat Madelin et le PERCO, avec chacun ses propres règles et conditions.
La loi Pacte a permis :
- D’harmoniser les dispositifs d’épargne retraite : le PER remplace tous les anciens produits et simplifie le choix.
- De rendre l’épargne retraite plus accessible : le PER est disponible pour tout le monde, quel que soit son statut (indépendant, salarié et même sans emploi).
- De faciliter les transferts d’épargne : transférer ses anciens contrats vers un PER est sans frais après 5 ans de détention. Cela permet de regrouper tous ses avoirs en un seul produit.
La loi Pacte a aussi apporté des garanties. Le PER, c’est un cadre réglementé qui protège les fonds investis. Tout établissement proposant un PER se doit de respecter des règles strictes. Même en cas de faillite de l’organisme, vos fonds restent protégés.
Le PER : une solution intéressante pour préparer sa retraite
L’intérêt principal du PER est simple : permettre à tous une épargne de long terme, avec un rendement supérieur à celui des placements classiques. À la retraite, c’est vous qui choisissez ! Cette épargne peut être débloquée sous forme de capital (en une ou plusieurs fois) ou en rente viagère (un complément de revenus mensuel).
L’autre atout du PER est sa souplesse. Vous pouvez alimenter votre PER à votre rythme via des versements libres ou réguliers et même transférer vos anciens produits d’épargne retraite vers ce nouveau dispositif. Votre situation professionnelle change ? Vos droits restent acquis et peuvent être transférés, ce qui garantit la continuité de votre épargne tout au long de votre carrière.
Qu’est-ce que le PER individuel ?
Le PER individuel est ouvert à tous, quel que soit votre statut. Il vous permet d’épargner librement tout au long de votre vie active pour obtenir un complément de revenus à la retraite.
Comment fonctionne le PER individuel ?
Le PER individuel fonctionne de manière simple : vous effectuez des versements ponctuels ou réguliers, selon votre préférence, dans un fonds qui fera fructifier votre épargne. C’est ce placement à long terme sur des fonds qui vous assure un rendement intéressant sur le long terme. Vos versements sont déductibles de votre revenu imposable : vous bénéficiez ainsi d’un avantage fiscal immédiat.
Au moment de la retraite, vous aurez 2 possibilités :
- La sortie en capital : vous pouvez retirer tout ou une partie de votre épargne sous forme de capital, en une ou plusieurs fois.
- La sortie en rente : vous pouvez opter pour une rente mensuelle qui vous assurera un revenu régulier jusqu’à la fin de votre vie.
Le PER : quels avantages ?
Le plan d’épargne retraite (PER), c’est plusieurs avantages en un seul dispositif :
- Des avantages fiscaux immédiats : les versements sur un PER vous font faire des économies d’impôt intéressantes dès la première année de souscription.
- Des options de sortie : vous êtes libre de choisir entre une sortie en capital, en rente, ou une combinaison des deux.
- Un déblocage anticipé dans certains cas : si vous avez besoin des sommes accumulées avant la retraite, vous pouvez profiter du déblocage anticipé du PER. Achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, surendettement sont autant de raisons valables.
- Le regroupement des produits d’épargne : il est possible de regrouper différents produits d’épargne retraite dans un PER unique et de simplifier votre gestion sur le long terme.
- Une gestion personnalisée : avec le PER, vous adaptez vos investissements selon votre profil personnel et votre horizon de placement. Vous pouvez opter pour une gestion libre : vous sélectionnez vous-même les supports d’investissement (fonds en euros, unités de compte, etc.), ou pour une gestion pilotée. Dans ce cas, votre épargne est gérée par des professionnels qui adaptent les placements en fonction de votre horizon de retraite.
Les inconvénients du PER
Le PER présente également quelques inconvénients qu’il est important de connaître avant de souscrire :
- Le blocage des fonds jusqu’à la retraite : à moins de remplir des conditions spécifiques, l’épargne reste immobilisée jusqu’à la retraite. C’est contraignant pour ceux qui recherchent une épargne accessible à tout moment.
- La fiscalité à la sortie : selon le type de sortie choisi (capital ou rente), la fiscalité applicable peut être importante. Prenez le temps de planifier votre sortie pour limiter l’impact fiscal.
- Les frais de gestion : les frais associés à la gestion d’un PER peuvent être plus élevés que pour d’autres produits d’épargne. Assurez-vous de bien comparer ces frais pour réduire ces coûts et optimiser votre rendement.
- Le risque de perte en capital : comme pour tout investissement, il existe un risque de perte, notamment pour les placements en unités de compte. C’est pour cela qu’il faut bien ajuster votre stratégie à votre profil de risque.
Quelle fiscalité pour un PER en 2025 ?
Le PER offre des avantages fiscaux intéressants, au moment de la souscription comme de la sortie.
Les versements volontaires effectués sur votre PER sont déductibles de votre revenu imposable, dans la limite de 10 % de vos revenus professionnels de l’année précédente. Si vous êtes non imposable ou ne souhaitez pas réduire votre imposition actuelle, vous pouvez choisir de ne pas déduire ces versements afin de bénéficier d’une fiscalité plus légère lors de la sortie.
La fiscalité lors de la sortie
La sortie d’un PER peut se faire sous forme de capital ou de rente. Voici les modalités fiscales pour chaque option :
- Sortie en capital : le capital versé est soumis à l’impôt sur le revenu (pour les versements déductibles) et aux prélèvements sociaux de 17,2 % pour la part des gains. Pour les versements non déductibles, seule la part des gains est imposée.
- Sortie en rente : la rente viagère est imposée comme une pension de retraite, avec un abattement variable selon l’âge de l’épargnant au moment de la liquidation du PER.
Fiscalité du PER : vers plus d’encadrement en 2025 ?
Des évolutions pourraient intervenir dès 2025. Un rapport récent, présenté en Commission des Finances, propose des changements dans l’encadrement fiscal du PER. Ces modifications visent à limiter son usage pour la transmission de patrimoine.
Actuellement, si le titulaire d’un PER décède avant la liquidation du plan, les bénéficiaires peuvent récupérer les fonds en ne payant que les droits de succession. Ils échappent ainsi à l’impôt sur le revenu.
Le projet d’amendement propose de supprimer cette niche fiscale. Il obligerait les bénéficiaires à s’acquitter de l’impôt sur le revenu pour les versements déduits.
Le rapport propose également d’établir des limites d’âge pour le PER. Il ne serait plus possible d’ouvrir un PER après 67 ans et le plan serait automatiquement liquidé à l’âge de 70 ans. Le but étant d’empêcher les souscriptions tardives motivées par des objectifs de transmission.
Comment souscrire à un PER ?
Souscrire à un PER est accessible à tous. Voici les étapes à suivre pour ouvrir votre plan épargne retraite :
- Préparez vos documents : vous aurez besoin d’une pièce d’identité, d’un justificatif de domicile et d’un RIB. Ces documents seront demandés pour compléter votre dossier d’adhésion.
- Comparez les frais : les PER ont différents types de frais qui peuvent varier d’un établissement à l’autre :
- Frais sur versement : prélevés sur chaque dépôt d’argent effectué ;
- Frais de gestion : prélevés annuellement, ils impactent directement la performance de votre épargne ;
- Frais d’arbitrage : appliqués lors des modifications de votre investissement (par exemple, en passant d’un fonds à un autre). Prenez le temps de comparer ces frais, car même une légère différence peut avoir de l’impact sur votre capital final. Vous pouvez par exemple vous aider d’un comparateur en ligne pour visualiser les différentes propositions.
- Choisissez votre établissement : les PER sont proposés par la plupart des banques, mutuelles, compagnies d’assurance et par certains organismes spécialisés. Quand vous choisirez, prenez en compte les éléments suivants :
- Les taux de rendement et les supports d’investissement disponibles ;
- Les services proposés (conseil personnalisé, gestion libre ou pilotée) ;
- Les frais détaillés et les options de sortie (capital ou rente) ;
- La réputation et l’expérience de l’établissement dans la gestion de l’épargne retraite.
- Ouvrez votre PER : une fois l’établissement choisi, remplissez le dossier d’adhésion et fournissez les documents requis. Vous devrez ensuite effectuer un premier versement, dont le montant minimum dépend de l’établissement.
Comment gérer un PER ?
Deux types de gestion sont possibles pour votre PER : la gestion libre et la gestion pilotée. Chacune ayant ses avantages en fonction de votre profil et de vos connaissances en investissement.
Avec la gestion libre, vous avez la liberté totale de répartir votre épargne comme bon vous semble. Aucun intermédiaire n’intervient dans vos choix ; vous êtes donc entièrement responsable de l’orientation de votre épargne. Vous avez le choix entre plusieurs supports d’investissement et la gamme de supports proposée peut être plus ou moins variée selon l’organisme choisi :
- Des fonds en euros (sécurisés, mais à faible rendement) ;
- Des unités de compte (comme les actions) ;
- De l’immobilier ;
- Du Private Equity.
Si vous optez pour la gestion libre, à vous de définir une stratégie. Prenez en compte votre tolérance au risque, votre horizon de placement, mais aussi vos objectifs pour la retraite. Vous êtes ici le seul maître à bord : plus vous diversifiez vos supports, plus vous diluez le risque associé à votre investissement. En ajustant régulièrement votre portefeuille, vous pouvez optimiser votre épargne au fil des années, selon l’évolution de votre situation ou les opportunités du marché.
Pour ceux qui préfèrent confier la gestion de leur PER à des experts, la gestion pilotée est intéressante. Dans ce cas, les choix d’investissement sont pris en charge par des professionnels, qui ajustent la répartition de votre épargne en fonction de votre horizon de retraite et de votre profil de risque. À l’approche de la retraite, les gestionnaires ont tendance à sécuriser les placements en augmentant la part de fonds en euros pour protéger le capital accumulé.
Comment alimenter son PER ?
Le plan d’épargne retraite vous permet de construire progressivement votre épargne. Les versements volontaires peuvent être effectués quand vous le souhaitez. C’est vous qui décidez de leur montant et de leur fréquence. Ces versements peuvent être déduits de votre revenu imposable, dans certaines limites.
Les versements obligatoires sont quant à eux réalisés dans le cadre d’un PER collectif ou d’un PER obligatoire en entreprise. Une partie de votre salaire est automatiquement versée sur le PER. Votre employeur complète généralement ces versements avec un abondement.
Il est aussi possible de transférer d’anciens produits d’épargne retraite vers votre PER. Cette option vous permet de regrouper vos différents contrats en un seul et de profiter de la fiscalité du PER.
Quels transferts possibles entre produits d’épargne ?
Vous pouvez regrouper plusieurs types d’épargne en un seul produit avec le PER. Vous laissez ainsi de côté les contrats moins performants, coûteux, ou limités en options d’investissement.
Les livrets classiques comme le Livret A ou le Livret de Développement Durable (LDD) peuvent être transférés vers un PER sous forme de versements volontaires, car les fonds dans ces livrets restent accessibles pendant la période d’épargne.
Pour les anciens produits d’épargne retraite, comme le PERP, le contrat Madelin ou le PERCO, le transfert vers un PER est non seulement possible, mais avantageux. Il vous permet de profiter de la fiscalité du PER. Si ces contrats ont moins de 5 ans, des frais de versement de 1 % peuvent s’appliquer. Si vous les avez souscrits depuis plus de 5 ans, le transfert est gratuit.
Pour ceux qui disposent d’une assurance-vie, le transfert vers un PER offre des bénéfices fiscaux supplémentaires. C’est le cas si ce transfert est effectué depuis un contrat d’assurance-vie de plus de 8 ans et au moins 5 ans avant votre retraite. Dans ce cas, vous pouvez bénéficier d’une exonération d’impôt sur les plus-values jusqu’à 9 200 € pour une personne seule et 18 400 € pour un couple.
Comment calculer les plafonds de déduction pour votre PER ?
La réduction d’impôt sur les sommes que vous versez sur votre PER est intéressante. Mais attention, il existe des plafonds de déduction pour l’épargne retraite. Voici comment cela fonctionne et comment vous pouvez optimiser cette réduction.
Les versements sur un PER peuvent être déduits de vos revenus imposables, dans la limite d’un plafond. Ce plafond est calculé de 2 façons, et c’est vous qui choisissez l’option la plus avantageuse :
- Première option : 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale (PASS) de l’année précédente, soit 4 399 € en 2024.
- Deuxième option : 10 % de vos revenus, avec un maximum de 35 194 €, soit 8 fois 10 % du PASS.
Si vos revenus annuels sont modestes, la première option est la plus intéressante. En revanche, pour des revenus plus élevés, la seconde option est plus avantageuse. Elle vous permet de déduire une part plus importante de vos cotisations, jusqu’au plafond de 35 194 €.
Exemple : si vous gagnez 20 000 € par an, votre plafond de déduction serait de 2 000 €, selon la deuxième méthode de calcul (10 % des revenus). Avec la première option, basée sur le PASS, vous pourriez déduire jusqu’à 4 399 €. À l’inverse, pour un revenu de 100 000 €, la deuxième méthode permettrait de déduire 10 000 €, ce qui est plus avantageux que le plafond fixe.
Comment débloquer son épargne ?
Le PER est conçu pour être débloqué automatiquement à l’âge de la retraite, mais il existe plusieurs situations qui permettent d’accéder à son épargne plus tôt :
- Achat de votre résidence principale : vous pouvez retirer une partie ou la totalité de votre épargne pour financer l’acquisition de votre résidence principale.
- Situations exceptionnelles : en cas d’invalidité, de décès de votre conjoint, de fin de droits à l’assurance chômage, de surendettement ou même en cas de liquidation judiciaire si vous êtes indépendant, il est possible de débloquer votre PER, sans attendre l’âge de la retraite.
Que se passe-t-il en cas de décès du titulaire du PER ?
Le PER est une bonne solution pour protéger vos proches en cas de décès. Les modalités de transmission vont dépendre de votre âge et du moment de la sortie du PER.
Décès avant 70 ans : exonération et prélèvements réduits
Si le titulaire du PER décède avant ses 70 ans, les bénéficiaires nommés peuvent recevoir les sommes sous forme de capital ou de rente. Dans ce cas, le PER est considéré comme hors succession et chaque bénéficiaire bénéficie d’un abattement de 152 500 € sur les sommes transmises. Au-delà de ce montant, les sommes sont soumises à des prélèvements, avec un taux de 20 % pour les montants compris entre 152 500 € et 700 000 € et de 31,25 % au-delà.
Cet abattement de 152 500 € concerne l’ensemble des contrats du titulaire, y compris les assurances vie. Ainsi, si le défunt détenait également une assurance vie, les montants de cette dernière s’ajoutent à ceux du PER pour calculer l’abattement total applicable.
Décès après 70 ans : application des droits de succession
Si le titulaire du PER décède après l’âge de 70 ans, les règles changent : les sommes transmises sont soumises aux droits de succession selon le lien de parenté entre le bénéficiaire et le défunt. Un abattement global de 30 500 € est alors appliqué, réparti entre tous les bénéficiaires de l’ensemble des contrats (PER et assurance vie). Le conjoint ou le partenaire de Pacs, s’il est désigné bénéficiaire, est exonéré de ces droits, tandis que les autres héritiers bénéficient des abattements habituels en fonction de leur lien avec le défunt.
Décès durant la phase de liquidation du PER
Si le titulaire d’un PER décède après avoir entamé la liquidation de son plan (sortie en capital, rente, ou combinaison des deux), le sort de l’épargne dépend des options choisies au départ :
- Rente viagère simple : si la rente choisie est non réversible, le versement s’arrête au décès et l’épargne restante ne peut pas être transmise.
- Rente réversible : si le titulaire a opté pour une rente réversible, les bénéficiaires désignés continuent de percevoir la rente selon les modalités définies.
En cas de PER bancaire, l’épargne investie (actions, obligations, OPCVM) entre dans l’actif successoral. Les règles de succession standard s’appliquent, avec des exonérations possibles selon le lien familial. Par exemple, le conjoint survivant ou le partenaire de Pacs est exonéré de droits de succession. Pour les enfants et les ascendants directs, un abattement de 100 000 € est accordé et de 159 325 € pour un bénéficiaire handicapé.
Le PER n’est qu’une des nombreuses options à votre disposition en 2025 pour préparer votre retraite et réduire vos impôts. Selon vos besoins, d’autres solutions comme l’assurance vie ou l’investissement immobilier peuvent aussi compléter votre stratégie. L’essentiel est de choisir les outils les plus adaptés à votre situation pour vous assurer des revenus confortables à la retraite.